du Domaine de la Tourbiere

du Domaine de la Tourbiere Bouvier de l'Appenzell (appenzellois)

Bouvier de l'Appenzell (appenzellois)

Hierarchie

Un modèle hiérarchique qui n’a plus sa place


Je vous présente un texte rédigé par Danielle Godbout coach en comportement canin et publié sur autourduchien : un modèle hiérarchique qui n’a pas sa place ! Il aborde linutilité d’utiliser la hiérarchie quand celle-ci n’existe pas inter-espèces.

À votre avis, le chien sait-il que nous n’appartenons pas à son espèce ? Bien évidemment, le chien sait très bien que nous ne sommes pas un chien, ne serait-ce qu’au niveau olfactif. Et puisque la hiérarchie n’existe pas entre 2 espèces différentes, cessons de penser que les chiens essaient de nous dominer.

Ainsi, pour le chien, cela n’a aucune signification que vous mangiez avant ou après lui, que vous entriez avant ou après lui, que vous le laissiez dormir sur le lit ou non, etc. Bien souvent, les comportements indésirables que nous retrouvons chez nos amis canins sont des problèmes de communication et de compréhension entre nos 2 espèces. Et puisque nous avons une faculté de raisonnement et de compréhension plus grande que celle de notre animal, à nous de voir à comprendre la raison du pourquoi.

De plus, David Meech, biologiste scientifique qui avait mis en place le concept du mâle Alpha revient sur ses positions après plusieurs années de recherche qui l’ont mené à conclure qu’en fait les loups vivent dans un modèle familial et non dans un modèle hiérarchique. Pour plus d’informations, consultez ce lien.

De surcroît, il y a tellement longtemps que le chien vit dans un milieu différent de celui de son supposé ancêtre, que ses comportements sont très différents de ceux du loup et bien peu sont comparables maintenant. Notons seulement que les loups n’aboient pas, que les femelles sont en rut une seule fois par année comparativement à 2 fois chez la chienne, que le cerveau du chien est beaucoup plus petit que celui du loup…

La hiérarchie entre chiens, quant à elle, est situationnelle, elle n’est pas figée. C’est-à-dire qu’elle dépend de la situation : un groupe est constitué de deux chiens. L’un ayant un caractère plus fort et plus de tempérament est reconnu comme le dominant des deux. Par contre, nourrissez bien votre dominant et affamez votre soumis pendant 2-3 jours. Au bout de cette période, placez un steak par terre entre les deux. Qui croyez-vous obtiendra le steak ? Le dominant ? Je vous jure que votre dominé se battra à mort pour l’obtention de la bouffe, afin de subvenir à ses besoins de survie. La situation a donc fait en sorte de changer la relation.  J’ai moi-même à la maison 2 chiens, 1 mâle et 1 femelle. Ma femelle possède le caractère le plus fort des deux et décide presque toujours quand c’est le temps de jouer et de s’arrêter. Elle accède la première et sans hésitation à un bol de nourriture ou à un bol d’eau et mon mâle laisse la place même s’il est très très gourmand. Par contre, en promenade, lorsqu’ils se promènent en liberté c’est le mâle qui ouvre la marche et la femelle suit. De plus, parfois c’est le mâle et parfois la femelle qui déloge l’autre de la place confortable qu’il avait choisi. Leur ordre hiérarchique est donc établi selon la situation.

Par contre, il n’est pas dit que le chien ne doit pas être soumis à des règles ! Au contraire, car celui-ci a besoin d’encadrement et il sera sécurisé par un tel cadre. À nous de lui enseigner ce que nous désirons de lui. Soyons un guide pour lui, un leader, mais pas un dominateur. Et rappelez-vous que votre chien est loin d’être bête et qu’il comprendra très bien ce que vous désirez comme comportement si vous prenez le temps de lui enseigner correctement ce que vous attendez de lui.

L’éducation positive n’est pas synonyme de permissivité et de laxisme !



Je vous présente un article écrit par Anne-Sophie Avocat de Pil ‘o’ Poil, avec l’aimable collaboration et participation de Véronique Valy de Au’tour du chien

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Parce qu’il y a un malentendu général tant dans l’esprit de certains propriétaires de chiens que chez certains professionnels canins… En éducation positive, il y a des règles de vie, un cadre, une structure, qui correspondent à ce que la vie en société nous impose, mais aussi à chaque famille et individu. Ces règles ne sont pas basées sur le pouvoir et la violence (ni sur la coercition, la menace physique ou verbale, explicite ou implicite) mais sur l’enseignement et la pédagogie.

Il faut arrêter de penser que parce que nous ne punissons pas physiquement, les chiens sont les rois et ont le droit de tout faire. Ce serait absolument invivable et complètement anarchique. Chacun a ses règles de vie, qu’elles semblent minimes ou au contraire trop présentes, elles sont là et elles font, une fois inculquées, que la vie avec l’autre (ici le chien) devient harmonieuse. Le chien se construit avec ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, des règles précises et constantes permettent cette construction équilibrée et la gestion de la frustration.

Les personnes travaillant en méthodes positives ne vivent pas dans un monde de bisounours ! Par contre, elles se sont créées un monde où elles utilisent leur cerveau d’avantage que leur force, elles vivent dans un monde où elles réfléchissent aux causes d’un comportement et aux façons de faire comprendre au chien que l’on attend autre chose de lui, elles vivent dans un monde où elles considèrent que le chien est un être vivant pourvu d’intelligence et ressentant des émotions.

En méthodes positives, nous apprenons au chien qu’un comportement est indésirable (exemple : saut au moment de la gamelle) en lui faisant prendre conscience qu’il est gagnant en adoptant un autre comportement (exemple : don de la gamelle uniquement quand les quatre pattes sont au sol). Nous n’exigeons pas des résultats immédiats (bien que le chien comprenne vite où est son intérêt et délaisse rapidement les comportements non récompensés), nous laissons le temps au chien de réfléchir et d’analyser une situation.

N’oublions pas que le chien ne fait les choses que parce qu’il y trouve son compte, son intérêt. Revient souvent la question « C’est bien joli, mais en face d’un chien agressif vous faites quoi ? ». Je commencerai par demander ce que l’on entend par agressif… Agressif congénère ? Agressif avec les humains ? Qu’est-ce que l’agression ? Est-ce un grognement ? Est-ce une morsure ? Ce sont des aboiements continuels en présence de certains protagonistes ? Autre chose ? Il n’y a pas de chiens à proprement parler agressifs. Il y a par contre des chiens qui ont des comportements agressifs : un comportement étant une réponse à une situation.

Exemple : quand je tue une araignée parce que j’en ai peur (le peur est la cause et ma réponse comportementale est la mise à mort de l’araignée), ce n’est pas pour autant que je suis une personne agressive, j’ai juste eu à un moment précis et sur une durée précise un comportement agressif. La nuance est grande ! Selon les situations déclenchant ce qu’on estime être de l’agressivité, il faut d’abord se poser la question du "Pourquoi ? Qu’est-ce qui fait que ? Pourquoi ce chien se jette sur tous les autres chiens quels qu’ils soient ? Qu’est-ce qui fait que cet autre chien grogne après les humains quels qu’ils soient ? Pourquoi, qu’est-ce qui fait que ?" Il ne faut pas confondre l’expression / le symptôme, avec la cause. Le comportement agressif n’est pas la cause, il est l’expression de quelque chose.

Plusieurs raisons sont évidemment possibles, rendant impossible une réponse magique et toute faite, d’autant que chaque individu Chien est différent, que chaque individu Homme est différent et que chaque duo Homme/Chien est différent. C’est parce que tous sont différents que chaque cas est unique. De plus, le contexte et la situation sont également uniques à ce moment. Un chien qui se jette sur les autres chiens peut être un chien qui en a peur, parce que mal socialisé ou à cause d’une expérience traumatisante. Cela peut être dû à une mauvaise association, parce que le propriétaire donne une saccade sur le collier du chien quand celui-ci veut aller vers d’autres chiens en promenade (autre chien = inconfort, gêne, voire douleur : il y a association négative du coup de collier lors du visuel sur un chien). Cela peut être un chien qui ne communique pas bien pour X raisons.

Un chien qui est jugé agressif envers les humains peut être également un chien qui en a peur ou qui a fait de mauvaises associations, mais cela peut aussi être un chien qui a prévenu de son malaise (signaux d’apaisement) et qui n’a pas été entendu. Le dernier recours étant donc de mordre pour faire fuir « le truc » (ici l’humain) qui fait peur, car souvent il est captif soit dans l’habitat de l’homme soit captif parce qu’il est tenu en laisse et ne peut donc pas adopter la fuite comme réponse.

Une fois le « Pourquoi ? Qu’est-ce qui fait que ? » compris, un travail de rééducation peut être mis en place. Travaillant sur une zone de confort (zone avant laquelle le chien ne se déclenche pas), sur une association positive etc…

Concernant le grognement, je ne l’estime pas comme étant une agression, mais comme unavertissement. Le chien qui grogne prévient qu’une situation le dérange, le met dans l’inconfort. Le grognement, en plus de la posture du corps, est un indicateur de l’état émotionnel du chien à un moment donné. Le grognement est un message, votre chien vous parle écoutez-le ! Pourquoi punir ou empêcher un chien de grogner ? Personnellement je lui dis plutôt merci. Merci de m’avoir prévenue, pardon de ne pas avoir fait attention. Et du coup merci de ne pas avoir mordu directement, merci de communiquer.

/!\ Attention d’ailleurs ! Lorsque l'on punit ou empêche un chien de grogner, on prend le risque d’instrumentaliser la morsure, c’est-à-dire aller directement à la phase morsure / attaque sans passer par la case « prévenir » / grognement. Cela est bien entendu très dangereux ! /!\

Certains vont bondir en disant : « Oui mais alors le chien qui grogne quand on est à 10 mètres de lui et qu’il est en train de manger, on fait quoi, on arrête de bouger et on laisse sire chien déguster tranquillement ? » Eh bien… Oui. Lorsque l'on a un chien qui protège allègrement, voire de manière nous semblant excessive sa gamelle, on fait en sorte de le faire manger dans un endroit où il pourra être tranquille et serein, tout en entamant un travail pour l’amener à se rendre compte et comprendre que notre présence autour de lui est bénéfique pour lui, même quand il mange (exemple : don de friandises plus appétantes que la gamelle…). Il y a des exercice à mettre en place pour avoir la coopération du chien, qu’il ait confiance en nous et qu’il ne nous voit pas comme une personne qui souhaite « capturer » son trésor.

La mise en place d’un travail précis dès l’arrivée du chiot à la maison peut éliminer définitivement des problèmes ultérieurs de protection de la gamelle, d’un jouet ou d’un os.

Les professionnels travaillant en méthodes positives ne trient pas leur client sur le volet en refusant les chiens à comportements agressifs ou les chiens dits « à caractère » ! Bien au contraire ! Oui il est possible de récupérer un chien à comportements extrêmes, avec des méthodes positives, le respect et sans coercition. Oui il est possible d’éduquer un chien qui a du caractère avec des méthodes positives, le respect et sans coercition. Non, nous ne sommes pas des dangers publiques en choisissant de ne jamais punir physiquement et de ne jamais écraser psychologiquement un chien, bien au contraire ai-je envie de dire ! Nous utilisons une autre forme de punition (Appelée "P-" : retirer au chien quelque chose qu’il convoite jusqu’à l’obtention d’un comportement jugé correct). Il n’est pas question de ne JAMAIS punir ! L’éducation positive, avant d’être une « méthode » est une philosophie de vie, une manière différente de voir les chiens. Nous évoluons en gardant à l’esprit que, quelle que soit la situation, le chien nous parle, et que comme il n’est pas doté de parole, il nous faut l’observer pour le lire.

Nous partons également du principe qu’il n’existe pas de hiérarchie à proprement parler entre le chien et l’Homme. A savoir, le chien ne nous voit pas comme une famille-meute, le chien n’a pas pour but de conquérir le monde Humain. Mais l’absence de hiérarchie (terme propre à un même groupe social / une même espèce) ne veut pas dire absence de règles ! Arrêtons de le voir comme un être voulant constamment être Calife à la place du Calife ! (bien que je ne me considère pas comme le Calife de mon chien mais comme son amie…). Toutes ces vieilles croyances, aujourd’hui obsolètes, reposent sur des études erronées menées sur des loups il y a bien longtemps. Le chien n’est pas un loup, le chien est un chien, qui plus est apprivoisé, domestiqué et côtoyant l’Homme depuis des milliers d’années. La majeure partie des problèmes rencontrés avec la gente canine sont du fait de l’Homme.

Que ce soit les conditions d’élevage qui peuvent ne pas être bonnes, que ce soit le propriétaire qui inculque de mauvais comportements en les renforçant sans s’en rendre compte, que ce soit une personne connue ou inconnue qui un jour a fait quelque chose de douloureux physiquement ou émotionnellement au chien ou que celui-ci a mal interprété, que ce soit par l’ignorance de son mode de communication et des messages qu’il nous envoie, que ce soit également, toutes ces idées reçues sur nos compagnons qui entraînent une incompréhension et des troubles du comportement.

Travailler en méthodes positives ce n’est pas se demander « comment faire pour que mon chien cesse de… » MAIS « comment faire pour qu’il fasse ce que j’attends de lui ». A tout comportement « gênant » – on essaie de substituer un comportement acceptable. Travailler en méthodes positives c’est se remettre en question systématiquement, s’informer et se former, et surtout accepter que s’il y a bug quelque part dans la relation homme / chien ou que des comportements indésirables prennent le dessus, ce n’est pas QUE de la faute du chien qu’il faut à tout prix recadrer.

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